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lundi 25 juillet 2011

L'affaire du faux château Roquefort chinois


Des bouteilles de vin blanc et de vin rouge du château Roquefort ont été contrefaites en Chine et mises sur le marché. Un marché en fort développement.

 Laurent Maire, directeur commercial du château, et Samuel Mestre, responsable du domaine, avec une véritable bouteille, cette fois.  Photo P.R.

Laurent Maire, directeur commercial du château, et Samuel Mestre, responsable du domaine, avec une véritable bouteille, cette fois.PHOTO P.R.


L'étiquette est similaire. La police d'écriture, à s'y méprendre. Mais c'est cette médaille d'or au concours général agricole de Paris qui a mis la puce à l'oreille de Samuel Mestre, responsable du domaine du château Roquefort : le millésime en question n'avait obtenu que la médaille d'argent. Plus aucun doute alors, il s'agit bien de contrefaçon.
C'est début mai que le responsable du domaine, à Lugasson, s'aperçoit de la supercherie. « Notre importateur en Chine nous a contactés. Il était furieux car il pensait que nous avions rompu notre contrat avec lui en vendant de notre vin à quelqu'un d'autre. C'est en regardant le site Internet où il était vendu que l'on a compris que des fausses bouteilles étaient produites ».
Château « Margot »
Voilà cinq ans maintenant que le château Roquefort exporte ses bouteilles vers Shanghai. Avec l'aide d'un importateur, sur place, les commandes ont été de plus en plus importantes jusqu'à représenter 50 000 à 60 000 bouteilles par an. « C'est un marché qui grossit vite. Depuis que nous y sommes rentrés, nous avons multiplié par cinq le nombre de bouteilles exportées. Cela représente 10 % de notre production totale », explique Laurent Maire, directeur commercial du domaine. D'habitude, ce sont plutôt les grands crus de Bordeaux qui sont victimes de contrefaçon.
Si bien que l'on peut trouver du château « Margot » vendu pour du grand cru classé Margaux. Le château Roquefort, qui produit tout de même 600 000 bouteilles chaque année, n'est pas la cible favorite des contrefacteurs.
Plainte en Chine
Une fois l'importateur rassuré, le propriétaire du château, Frédéric Bellanger, s'est empressé de prévenir les autorités. Les douanes, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) et le ministère de l'Agriculture, puisque le vin copié a été médaillé : « La contrefaçon de nos bouteilles détourne un label français », précise Laurent Maire. En Chine, l'importateur du château de Roquefort est, lui, en train de porter plainte auprès des autorités locales.
Pour le directeur commercial du château, cette contrefaçon est à interpréter de différentes façons. « Certes, cela signifie que notre vin est assez évocateur et reconnu pour être copié, mais cela remet en cause la sécurité alimentaire que nous mettons en place avec nos produits. Et puis s'il arrive quelque chose et qu'une de ces bouteilles contrefaites est mise en cause, cela met notre image en jeu », s'inquiète le directeur commercial.
Préjudice commercial
Quid du goût du produit contrefait ? « Nous l'ignorons encore. Notre importateur a acheté plusieurs bouteilles comme preuves, mais nous n'en avons pas encore reçues », précise Samuel Mestre. Si le vin qui remplit les fausses bouteilles de Roquefort n'est probablement pas du même type que celui produit à Lugasson, Laurent Maire voit tout de même dans cette contrefaçon un aspect qui éclaircit le tableau : « On estime que plusieurs dizaines de milliers de bouteilles ont été contrefaites. Ce sont des bouteilles que l'on aurait pu produire et vendre sur le marché chinois. Le préjudice est aussi commercial ».
Pierre Rigo
Lugasson · vins · Gironde



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