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dimanche 2 octobre 2011

Les «indignés» ont franchi l'Atlantique

Samedi, sur le pont de Brooklin à New York.
Samedi, sur le pont de Brooklin à New York. Crédits photo : MARIO TAMA/AFP


Le mouvement Occupy Wall Street poursuit ses manifestations à New York. 700 personnes, qui bloquaient le pont de Brooklyn pour protester contre le système financier, ont été arrêtées samedi pour «atteinte à l'ordre public».

Beaucoup de jeunes et de chômeurs, des activistes professionnels, des mères de familles, des retraités, des marxistes mais aussi quelques conservateurs : à Zuccotti Park au cœur du quartier de la finance new-yorkaise, le mouvement Occupy Wall Street a des visages multiples et des revendications très diverses. Mais il partage un ras-le-bol commun contre les inégalités sociales et la crise.
Samedi, 700 d'entre eux ont été arrêtés sur le Brooklyn Bridge pour «désordre public».

700 personnes ont été arrêtées.
700 personnes ont été arrêtées. Crédits photo : JESSICA RINALDI/Reuters

Une semaine plus tôt, le NYPD en avait arrêté 80. Mais au lieu de les intimider, la police semble au contraire dynamiser les «indignés de Wall Street». En deux semaines, le mouvement a pris de l'ampleur à New York où une marche vers le quartier général de la police a rassemblé près de 3000 personnes vendredi. Plusieurs syndicats de la ville se sont ralliés pour la première fois aux manifestants. Les manifestations s'étendent aussi depuis quelques jours dans d'autres villes des États-Unis. Boston, Los Angeles, Seattle, Tampa, Chicago ont déjà leur «Occupy» locaux. Tout a commencé cet été avec l'appel du magazine canadien anticonsumériste Adbusters et le groupe de désobéissance civile Anonymous à protester contre les excès du capitalisme à Wall Street.
Vlad Teichberg, 28 ans, était en Espagne où il avait aidé en mai les manifestants contre les restrictions budgétaires à s'organiser sur la place Puerta de Sol à Madrid. Ce New-Yorkais d'origine russe, membre du collectif artistique new-yorkais Glassbead pour la démocratie directe, a sauté dans un avion pour New York et depuis, il n'a pas bougé de Zuccotti Park. C'est lui qui a mis en place avec une poignée d'autres jeunes un site qui diffuse les manifestations en ligne 24h sur 24. «On veut un mouvement global, pas juste aux États-Unis, mais dans le monde entier. Nous appelons tous les indignés de la planète à occuper une place le 15 octobre, pour lancer un débat public sur l'injustice sociale et la corruption de nos gouvernements. Ici à New York, on filme tout ce qui se passe même les mensonges de la police» lance-t-il exalté malgré des cernes profondes sous les yeux. Samedi par exemple, de nombreux manifestants prétendent avoir été piégés par la police qui les aurait laissés marcher sur le pont de Brooklyn avant de changer soudain d'avis et les arrêter par centaines. La police affirme les avoir prévenus, mais les vidéos soulèvent des questions.

Des dons du monde entier 

Depuis deux semaines de manifestations, la petite place Zuccotti est devenue un village bien organisé. Il dispose d'une cantine, un coin média, une bibliothèque avec romans, poésie et pamphlets, un atelier artistique, une antenne médicale et une autre pour les dons. «Nous avons reçu 20.000 dollars du monde entier. Quand la police nous a interdit les tentes, on a perdu beaucoup d'équipement sous la pluie, mais grâce aux aides, nous avons pu en racheter» explique Vlad. L'emploi de temps est affiché tous les jours : petit-déjeuner vers 7 heures du matin, deux assemblées générales par jour et du streaming sur le net, avec une interaction permanente avec les internautes. Les «indignés» de New York ne manquent pas d'imagination. Quand la police a interdit microphones et porte-voix, ils ont inventé le «micro humain» : les slogans sont répétés en échos de groupe en groupe. Ils communiquent aussi par gestes. Les 10 doigts de la main qui gesticulent en l'air veulent dire qu'on approuve un message. Sur la place, beaucoup de nouveaux venus, parfois de simples curieux, offrent leur aide. À Zuccotti Parc, il y a beaucoup à manger, y compris pour les sans-abris. La pizzeria du coin qui fait une fortune grâce aux dons directs de pizza a dédié une pizza au mouvement : occuPie pizza.Reste à comprendre les revendications d'un mouvement qui n'a pas de leader. Certains veulent sauver la planète, d'autres se souvenir de Troy Davis, le condamné à mort exécuté en septembre, d'autres encore mettre en prison les banquiers responsables de la crise de 2008 et taxer les riches. Pour l'instant, la plupart semble revendiquer l'absence de revendication, beaucoup disent juste vouloir un dialogue. «Les Américains sont devenus apathiques, ils sont avachis devant leur télé. On est surtout là pour les réveiller», lance Bill Steyert, un ancien vétéran du Vietnam. L'ancien conseiller de Barack Obama, Van Jones, voit lui dans Occupy Wall Street, le début d'un mouvement anti-Tea Party.



Adèle Smith


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