histoire
Une plaque en hommage aux républicains espagnols sera posée à l'entrée de l'usine./Photo DDM, F.P.
L'usine de Fumel. Quel que soit le nom qu'elle ait porté, elle a
toujours été et restera toujours « un lieu de luttes, qu'elles soient
sociales ou simplement pour la liberté ». C'est ainsi que José Gonzalez,
responsable du comité d'entreprise de Metaltemple, présente sa
démarche. « Il faut savoir qu'à une certaine époque, il y avait plus de
500 travailleurs républicains espagnols qui travaillaient ici. Mon père
en faisait partie, et je me suis impliqué dans cette histoire. Mais
aussi la direction de l'usine qui soutient totalement cette initiative
». Luis, 89 ans, était de ceux-là et est vraiment la mémoire vivante de
tous ces réfugiés qui « retenus dans des camps de concentration, comme
celui de Septfonds, partaient ensuite travailler dans des usines
françaises, et en particulier ici, puis étaient renvoyés quand on
n'avait plus besoin d'eux. Nous vivions dans des wagons à bestiaux et
devions faire notre toilette dans les abreuvoirs, à l'extérieur en
hiver. Pour l'anecdote, nous mangions de la graisse dans le camp, à
l'usine elle servait sur le matériel ». Une fois l'Armistice signé, en
1940, beaucoup se sont évadés et ont rejoint les rangs des maquisards. «
C'est pour tous ces gens, explique Alain Miranda, président de MER 47,
et à l'occasion des commémorations du 80e anniversaire de la IIe
République espagnole, que nous souhaitons réunir le plus de témoignages
de cette époque, afin de pouvoir leur dire merci pour notre liberté.
Cela permet aussi de rappeler à tous les valeurs de la République. Ce
que nous essayons de faire par ces nombreuses opérations, c'est marquer
les lieux dans le département et ainsi, arriver à créer des sentiers de
mémoire. Nous allons donc poser une plaque à l'entrée de cette usine,
qui a vu défiler tant de défenseurs de la liberté et de la justice.
C'est aussi un message aux jeunes générations qui souhaitent savoir ce
qui s'est passé ici ».