PUBLIÉ par PIERRE SAUVEY
Le château Clos d'Estournel veut se protéger/PhotoPQR.
Dordogne.
Le château Clos d'Estournel veut se protéger/PhotoPQR.
Yannick Lagrenaudie, un petit viticulteur de Saint-Aulaye, en Dordogne, n'en revient pas de ce qui lui arrive. Le très réputé château Cos d'Estournel, 2e grand cru classé de Saint-Estèphe, dont les caisses de six bouteilles se vendent en primeur à plus de 1 500 euros, vient de le mettre en demeure de cesser de commercialiser son vin sous le nom qu'il utilise depuis 1995 : Cos d'Eulalie. Il s'agirait d'une « atteinte flagrante » au droit de la marque Cos d'Estournel. « Croire que je constitue une menace est me faire trop d'honneur » s'étonne ce viticulteur amateur. « J'ai à peine un hectare de vignes avec lesquelles je fais 2 000 bouteilles d'un vin de pays que je vends 6 € la bouteille à des particuliers. Cos veut dire colline en occitan. Sancta Eulalie est le premier nom de Saint-Aulaye, un village dont je suis le maire » explique-t-il. Les juristes du grand cru du médoc lui ont donné trois mois pour écouler son stock et renoncer au nom de son vin, sous peine de poursuites judiciaires. « J'espère qu'ils vont revenir à la raison et à la sagesse » veut croire cet ancien instituteur. Le directeur de Cos d'Estournel affirme ne pas avoir le choix. « Je n'ai pas envie de lui nuire. Mais si je le laisse utiliser le nom de Cos, comment empêcher un concurrent de s'appeler Cos Nappa Valley » explique-t-il.