L'Allemagne fermera toutes ses centrales nucléaires d'ici 2022, a décidé la coalition gouvernementale lors d'une réunion qui s'est achevée aux premières heures de la journée de lundi. Cette décision entraîne des réactions.
L'Allemagne est souvent la première dans de nombreux domaines. Le nucléaire ne déroge pas à la règle puisque le pays est la première puissance industrielle à renoncer à l'énergie atomique. Une décision qui suscite de vives réactions. Et notamment, Anne Lauvergeon. La présidente du groupe Areva a estimé sur BFM lundi que la décision allemande de fermer ses derniers réacteurs nucléaires en 2022 était «une décision totalement politique. Il n'y a pas eu de référendum, ni d'appel à ce que pensait l'opinion publique, même si les sondages montrent l'émotion des Allemands» tout en indiquant qu'elle n'excluait pas un retournement de situation d'ici cette échéance.
Pourtant, l'Allemagne indique que cette décision est irréversible. La grande majorité des 17 réacteurs allemands ne sera plus en service d'ici fin 2021, et les trois derniers, les plus récents, fonctionneront jusqu'à fin 2022 au plus tard, a détaillé le ministre, Norbert Röttgen. Confrontée à la catastrophe de Fukushima en mars, Angela Merkel avait immédiatement arrêté les centrales les plus vieilles et lancé une réflexion sur l'abandon du nucléaire civil, qui doit aboutir à une décision formelle lors du conseil des ministres du 6 juin.
Revenant sur cette décision, Anne Lauvergeon a souligné qu'elle s'attendait à «une réaction allemande spécifique», après la catastrophe de Fukushima en mars, soulignant que la situation du nucléaire dans ce pays «n'a pas d'équivalent dans le reste du monde». Interrogée sur le caractère irréversible de cette mesure, la présidente d'Areva a fait valoir que «d'ici 2022, il peut se passer beaucoup de choses». Elle a notamment évoqué une incertitude juridique, après que le numéro deux allemand de l'énergie RWE a porté plainte contre la fermeture forcée de l'un de ses réacteurs nucléaires dans le pays.
Selon elle, la fermeture déjà effective de sept réacteurs en Allemagne a entraîné «un renchérissement significatif des coûts de l'électricité en Allemagne, avec des conséquences pour la base industrielle installée».
Par Actu France Soir