Image (19511031)
«On constate les dégâts jour après jour », se désespère le président des Jeunes agriculteurs du Gers, Stéphane Zanchetta, qui exploite 240 hectares à Montaut-les-Créneaux, près d'Auch. « Dans le meilleur des cas, on pense qu'on va faire des rendements en baisse de 40 % sur les céréales à paille (blé), de 50 % sur le colza, de 30 % sur l'orge », précise-t-il. La sécheresse exceptionnelle qui frappe depuis plusieurs mois la région Midi-Pyrénées a déjà causé des dégâts irrémédiables aux céréales d'hiver (blé, orge…), dont la moisson prochaine pourrait révéler des pertes de rendement allant jusqu'à 50 % dans certains départements. Face à ce déficit de pluviométrie important, des arrêtés de limitation des usages de l'eau ont été pris dans 6 départements sur les 8 de la région : en Ariège, dans le Gers, en Haute-Garonne, dans le Lot, le Tarn et dans le Tarn-et-Garonne. Dans le Lot-et-Garonne, de nouvelles mesures de restriction et d'interdiction des prélèvements d'eau ont également été prises dans les bassins versants de la Lède,lla Masse de Prayssas, le Tolzac et la Séoune. La situation sur le front de la sécheresse dans le Grand Sud, et globalement dans l'Hexagone, ne semble s'améliorer.
Pas de pluie à l'horizon
Si des orages sont prévus demain avec un coup de fraîcheur annoncé mardi, la pression devrait remonter très rapidement, dès mercredi, avec à nouveau des valeurs d'été attendues pour la fin de la semaine. Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, explique : «Il n'y a pas de perturbations pluvieuses en vue. Le peu d'eau qui pourrait tomber localement à partir de demain ne compensera pas le déficit pluviométrique actuel.» Il poursuit : «Les sols sont si secs que lorsqu'il pleut, l'eau ruisselle sans pénétrer la terre.» Pour M. Nathan, la sécheresse qui sévit actuellement est particulièrement alarmante : «Ce printemps 2011 devrait être le printemps météorologique le plus chaud depuis au moins un siècle. L'état des sols à la fin mai est catastrophique et ce, partout en France à l'exception du Languedoc-Roussillon et d'une partie de la Corse et de la Côte d'Azur. Par endroits, la situation est pire qu'en 1976.» Ces derniers mois, Midi-Pyrénées a subi le plus important déficit de pluviométrie depuis 1949, avec un excédent de températures de 5 à 10 degrés sur mars, avril et mai.
ANNE-SOPHIE TALAYSSAT