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mardi 4 octobre 2011

La population mondiale va franchir le seuil des sept milliards en 2011


"Il est illusoire de vouloir lutter contre l'évolution démographique"

La population mondiale va franchir le seuil des sept milliards en 2011. Malgré cela, la croissance démographique ralentit a peu près partout, sauf en Afrique, qui comptera pour un tiers de la population mondiale en 2100. Ce sont les enseignements du dernier rapport "Tous les pays du monde" de L'Institut nationale des études démographiques.

Atlantico : Quel est l'information principale qui ressort du rapport publié par l'INED ?

Gilles Pison : L'information principal du rapport est que la population mondiale continue de s'accroître. On était six milliards en 1999, on franchit le seuil des sept milliards cette année. Seulement, le cap des huit milliards ne sera atteint que dans quatorze ans. La croissance se poursuit, mais avec un taux d'accroissement qui diminue d'année en année. Il a atteint son maximum de 2% par an, il y a 50 ans, il a diminué de moitié depuis. Il devrait continuer de baisser jusqu'à la quasi-stabilisation de la population mondiale dans un siècle. Nous serions alors 9 à 10 milliards d'êtres humains.

Comment expliquer ce ralentissement de la croissance démographique ?

Partout sur la planète, on observe une diminution de la fécondité. Ce phénomène a commencé en Europe, il y a plus d'un siècle. En Asie et en Amérique latine, il s'est enclenché il y a quarante ans. Le taux de fécondité (le nombre d'enfants que les femmes mettent au monde) est, au niveau mondial, de 2,5 enfants par femme en moyenne. Il était le double en 1950 et la moyenne diminue d'année en année.
Cette moyenne recouvre bien sûr d'énormes disparités selon les pays. A Taïwan, le taux est le plus bas avec moins d'un enfant par femme. De l'autre cote de l'échelle se trouve le Niger avec sept enfants par an.

Quels sont les facteurs principaux qui contribuent à la baisse du taux mondial de fécondité ?

Dans la mesure où la mortalité infantile a baissé, il y a plus d'enfants à élever, nourrir et envoyer à l'école. Les aspirations sont que les enfants fassent des études, aient un métier, des conditions de vie meilleures que les parents. Les couples s'aperçoivent que cela n'est pas réalisable avec une famille nombreuse.
Les progrès de l'instruction, le fait que les filles puissent aller à l'école, est aussi un moteur puissant des changements. Les femmes souhaitent désormais avoir une carrière, tout en élevant des enfants. Cet ensemble d'évolution sont les moteurs de la baisse de la fécondité.

Comment gérer une planète de sept milliards d'être humains, notamment au niveau alimentaire et écologique ?

La planète arrive à nourrir sept milliards d'habitants, même si une partie d'entre eux souffre de sous-nutrition ou de malnutrition. Nous avons tendance à surestimer le phénomène de surpopulation. Les régions aujourd'hui touchées par la famine ne le sont pas à cause de la surpopulation mais plutôt à cause de la guerre ou de la corruption.  
Au niveau écologique, le facteur population joue mais est loin d'être le facteur principal. La dégradation de notre terre est surtout due au fait de l'activité de l'homme et non pas de son nombre. Nous pourrions largement vivre sur terre à neuf ou même dix milliards d'habitants, mais certainement pas si tout le monde adoptait le monde de vie des Américains ou des Européens.

Est-il seulement possible d'exercer un contrôle sur la manière dont notre démographie évolue ?

Certains pensent qu'il faudrait modifier, même arrêter, tout de suite la croissance démographique. Cela me parait illusoire. Il est impossible de modifier sensiblement les courbes d'évolution démographiques à court et moyen termes.
Ce que l'on peut faire, c'est essayer de ralentir la croissance démographique dans les pays où le taux de fécondité est le plus élevé, comme en Afrique subsaharienne. Des politiques de population concrètes visant à offrir des moyens de limitation de naissance seraient utiles. Une très forte croissance démographique peut être un frein au développement de ces pays. On n'échappera quand même pas à une multiplication de la population dans ces pays. Aujourd'hui, l'Afrique représente 1/7ème de la population mondiale, sûrement 1/4 en 2050, et peut être un tiers en 2050.

Les politiques ont-ils tendance à sous-estimer le facteur démographique ?

Le "timing" politique est souvent très court, quelques années, d'une élection à une autre. Le "timing" des évolutions démographiques est lui beaucoup plus long. Il se mesure à l'échelle de plusieurs générations. Toute la difficulté pour les politiques est de prendre en compte des mesures qui ne porteront d'effets que bien des années plus tard. Ils doivent apprendre à anticiper, à prendre des mesures à long termes, même si ils ne seront pas là pour récolter les lauriers de leur politique.
Cela dit, il me semble qu’ils ont évolué à ce sujet. Ils ont pris conscience de l’intérêt des mesures à long termes, qui intègre les prévisions démographiques. On l'a vu avec la réforme des retraites, tous ont bien compris qu'il fallait s'adapter si on voulait que le système d'aujourd'hui joue un rôle dans les dix, vingt, trente ans à venir.



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