De faux ouvriers autour de Nicolas Sarkozy, l'Elysée dément
Trouvant qu'il n'y avait pas assez d'ouvriers sur le chantier visité par Nicolas Sarkozy jeudi dans l'Essonne, la présidence de la République a eu recours à des figurants pour faire le nombre.
"Ils voulaient plus de monde autour de Nicolas Sarkozy", a expliqué ce vendredi un cadre du chantier de Mennecy, dans l'Essonne, au micro d'Europe 1. Selon le site de la radio, une soixantaine d'ouvriers étaient présents sur le chantier alors qu'il était interdit d'y travailler en raison du grand froid. L'Elysée, jugeant ce nombre trop restreint, aurait donc fait appel à des ouvriers d'autres chantiers parfois à l'autre bout du département, à des fournisseurs, à des partenaires et même à des inconnus pour renforcer les effectifs et faire de la figuration.
Selon Europe1, certains auraient même été "priés de faire semblant de travailler" devant la presse, alors que le chantier était arrêté à cause du froid. D'ailleurs, dès la fin de la visite, les travailleurs sont rentrés chez eux.
A la présidence, on ne dément pas l'information. "Nous avons simplement voulu donner la possibilité d'être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou auraient à l'avenir à travailler sur ce chantier", a expliqué le service communication à la radio.
L'Elysée et la société immobilière démentent
L'Elysée et la société immobilière 3F ont démenti l'information. "C'est n'importe quoi, c'est ridicule", a déclaré la présidence en démentant l'information d'Europe1. "Tous les gens présents étaient les gens concernés par le chantier, l'entreprise les avaient conviés".
De son côté, la société immobilière a, dans un communiqué, démenti "catégoriquement" ces informations après vérification avec le cabinet du maître d'oeuvre et l'entreprise de construction. Elle précise également que lors de la visite du chef de l'Etat, "étaient présents les 67 ouvriers travaillant quotidiennement sur le chantier, ainsi que le personnel d'encadrement des sociétés participant au projet". "L'ensemble du personnel était honoré de la visite du président de la République et ému de l'attention manifestée au sujet de leur travail", a-t-elle ajouté.
Au parti socialiste, on est plus circonspect. Claude Bartolone, membre de l'équipe de campagne de François Hollande, estime que si ces informations étaient avérés, "cet épisode en dit long sur le rapport à la vérité qu'entretient le président sortant avec les Français". "A l'évidence, M. Sarkozy a de plus en plus de mal à gérer sa double qualité de président et de candidat. En faisant apparaître des 'figurants' dans son déplacement, il a confirmé son goût du trucage permanent", a-t-il ajouté.