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lundi 8 octobre 2012

Il n'y a qu'un seul viticulteur à Foix

Foix l'unique cuvée proche du château bientôt vendangée
Michel Blazy fera bientôt la vendange
Il n'y a qu'un seul viticulteur à Foix : Michel Blazy qui fera bientôt la vendange malgré une année marquée par les prédateurs de la vigne. C'est un vigneron amateur poussé par 50 années de passion pour le raisin.
S'il devait y avoir un cru fuxéen, on lirait probablement sur l'étiquette des bouteilles quelque chose comme : «Coteau du Saint-Sauveur». C'est en effet à l'aplomb de la falaise bien connue des Fuxéens que se trouvent les 5 000 m2 de vignes de Michel Blazy, retraité de 67 ans. Que l'on ne se méprenne pas : Michel n'est pas un professionnel et ne commercialise pas sa production au demeurant modeste. Non, c'est simplement un amoureux de la culture de la vigne, passion qui lui est venue à l'âge de 17 ans dans la ligne des travaux de son grand-père. Les premiers ceps du Saint-Sauveur ont été plantés en 1870 après le phylloxéra qui a ravagé le vignoble français. N'empêche que d'autres ravageurs menacent la vigne : la cicadelle sorte de micro organisme qui apporte la maladie de la flavescence dorée par exemple. Un nom qui n'a finalement rien de poétique. Et cette année Michel Blazy n'a pas de chance, sa vigne est durement touchée : «C'est une catastrophe ! Je n'ai jamais vu ça en 50 ans de travail de la vigne», dit-il en désignant des ceps dont les feuilles ont tourné au mauve sombre. «Il y avait déjà eu une attaque de cicadelle en 1958, mais cette année c'est terrible. J'en pleurerais.»

Réchauffement climatique 

Comme si cela ne suffisait pas une partie des raisins ont été mangés par le frelon asiatique, et le soleil a grillé certaines grappes. «Il ne chauffe pas, il brûle !» Michel met cela sur le compte du réchauffement climatique, d'ailleurs même sa cave n'a plus la même hygrométrie ; elle a tendance à se dessécher. La vendange est prévue pour le 20 octobre, avec les amis, comme le veut la tradition. Mais la récolte risque bien d'être un peu triste. «J'en aurais un peu quand même» se console Michel qui a pourtant fait tous les efforts possibles pour lutter contre la maladie. Cette année il estime qu'il fera trois ou quatre hectolitres de vin contre quinze les bonnes années. Et quel goût il a ce vin, direz-vous ? Le moins que l'on puisse dire c'est que la cuvée de Michel est totalement atypique. Ce qui fait sourire l'intéressé. Car tout le raisin qu'il soit blanc ou rouge va dans la même cuve. Un seul jour, plutôt une matinée, de vendange et hop ! C'est parti. Tous les cépages se retrouvent ensemble dans le pressoir et il y en a pas mal : alicante bouchest, aramon, muscats, merlot, cabernet, mauzac, dattier de Beyrouth, etc. C'est original. Michel, ça lui va bien ce côté un peu iconoclaste de la viticulture. Quand on s'étonne, il a un petit sourire en coin. La cuvée fuxéenne a ses vertus, au goût de raisin bien affirmé, cela on peut vous le certifier… avec modération. Disons que c'est un vin surprenant.


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