Capsules gersoises pour le vin du Stade Français
Éliane Pagès décroche le marché des bouteilles de vin du Stade Français
Caroline Pagès, la fille d'Éliane, devant les bouteilles aux couleurs
du Stade Français.PHOTO PH.B.
Entièrement rose ou vert fluo, balafrées par l'éclair de l'ovale parisien, ces bouteilles dépoussièrent le monde du vin. Un grand coup de plumeau, c'est bien l'intention de Max Guazzini, président du club de rugby du Stade Français. À l'origine de cette petite révolution esthétique, l'agence commerciale Éliane Pagès, de Castelnau-d'Auzan.
Spécialisée dans les bouchons, capsules à vis ou de surbouchage, l'agence gersoise est un intermédiaire entre les viticulteurs français et des sociétés qui fabriquent ces bouchons. L'une d'elles, la Catalane Canals, vient de déposer un brevet, après quatre ans de travail avec Hewlett Packard, pour sa capsule de surbouchage à impression numérique. Le principe est simple : pouvoir imprimer tout ce que l'on veut sur ce bout de plastique ou d'aluminium qui enveloppe le goulot.
Aux couleurs du maillot
Pour peu que l'étiquette reprenne le motif de la capsule, la bouteille devient totalement relookée. Celles du Stade Français sont entièrement enveloppées d'un film aux couleurs des maillots parisiens.
Éliane Pagès a rencontré l'ancien capitaine du Stade Français, Gérard Bertrand, aujourd'hui viticulteur de renom du château L'Hospitalet au cœur du massif de La Clape dans l'Aude. Pour coiffer les bouteilles déjà habillées de vert ou de rose, la Gersoise lui a proposé les capsules à impression numérique de son client espagnol. Elle décroche ainsi le marché de plus de 10 000 bouteilles. Gérard Bertrand et Max Guazzini décident de lancer les cuvées de languedoc et chardonnay en édition limitée. La dernière a été dévoilée quelques jours avant le match opposant le Stade Français à Toulon au Stade de France, mi-octobre.
Trois capsules sont ainsi appliquées sur les goulots des bouteilles parisiennes qui ne manqueront pas de faire parler dans le Landerneau de l'ovalie et de la viticulture. L'une est vêtue d'une robe panthère aux taches marine et rose, l'autre offre ses fleurs de lys rose et bleu sur fond vert fluo et la troisième entend rendre hommage au public en l'imprimant directement sur le goulot. Toujours sur fond rose, image oblige. Pour Caroline Pagès, la fille d'Éliane, « cette invention révolutionne notre métier comme le numérique a bouleversé la photo. On peut tout imprimer : des photos, des logos, des dessins et pour toutes les occasions privées ou familiales. »
L'entreprise de Castelnau-d'Auzan travaille essentiellement avec des domaines de Champagne ou d'Europe. « Dans le Gers, poursuit Caroline Pagès, les domaines nous demandent des bouchons synthétiques depuis 2004-2005. Rarissimes sont ceux qui se penchent sur ces capsules numériques. » Les domaines de Joy, Pellehaut, Tarriquet, de l'Uby ou des Persenades sont passés à l'ère du PVC customisé. Pour les capsules à vis, les professionnels du bouchage observent le même phénomène : après un départ timide, tout le monde en veut.
Chaque année, l'agence gersoise commercialise six millions de bouchons synthétiques et 20 millions de bouchons de liège pour vins effervescents. Essentiellement à l'export.
Tout cela, depuis le village auzanais.
GAËLLE RICHARD
http://fr.kgbpeople.com/?ref=6afdc17