Montauban. L'émotion après le drame d'Anne Alassane, lauréate de Masterchef
au lendemain de la mort des deux filles de l'ancienne gagnante de Masterchef
La Montalbanaise Anne Alassane./ Photo DDM
Les fonctionnaires de la BSU de Montauban poursuivent leur enquête. Pour tenter de déterminer l'origine accidentelle de ce sinistre qui a ôté la vie aux deux plus jeunes enfants d'Anne Alassane, la jeune lauréate du « Masterchef 2 010» de TF1.
Alors qu'hier matin, la quasi totalité de la population découvrait avec effroi les circonstances du drame qui s'était déroulé lundi vers 17 heures au 748, route du Fau, dans le bâtiment abritant la ferme auberge « La Pays'Anne », les policiers poursuivaient leur travail. À deux niveaux avec une enquête classique menée par les fonctionnaires de la BSU sous les ordres du capitaine Anne Bex et ensuite avec les experts du LIPS de Toulouse.
Les gens du laboratoire de la police scientifique prélevaient dans la chambre du drame des indices matériels pouvant expliquer l'origine du sinistre qui de toute façon restera accidentel. Incendie qu'Anne Alassane tenta d'ailleurs d'éteindre en même temps que les appels partaient en direction des standards des pompiers et du commissariat. C'est en réalisant cette intervention que la jeune mère de famille inhala elle aussi des fumées toxiques. Qui la conduisirent en début de soirée en état de choc, vers le CHU et ensuite Purpan pour respirer l'oxygène du caisson hyperbare. Les éléments prélevés, les morceaux de matelas et de la boiserie environnante qui furent au départ de ce feu, seront analysés dans les prochaines heures dans le laboratoire toulousain.
TROIS HYPOTHÈSES ENVISAGÉES
Pierre Vignolles vice-procureur de Montauban tenait lui aussi à nous préciser hier après-midi : « Toute autre hypothèse qu'accidentelle paraît exclue. Ce seront les résultats des analyses du laboratoire de la police scientifique qui permettront de déterminer les causes précises de ce drame.Cela pourrait-être un problème électrique, une source de feu de cheminée par exemple ou bien un jeu de gamins avec des allumettes ou un briquet. Le feu a couru sur une faible superficie et la mère a réussi à l'éteindre quand elle est intervenue. Le parquet n'a pas pour l'heure demandé l'ouverture d'une information. Le médecin légiste lui va procéder à l'examen des corps. Pour déterminer les circonstances exactes de leur décès : intoxication par les fumées et autres dégagements toxiques provenant du feu de matelas par exemple. Si malheureusement on avait des doutes une autopsie serait demandée, mais c'est loin d'être envisagé pour l'instant. »
"Les cinq policiers ont tenté l'impossible"
L'alerte est arrivée lundi à 17 h 10 au standard du commissariat de police. Et l'appel fut aussitôt répercuté sur une voiture de patrouille de l'UOPSR qui était en mission non loin des lieux du drame. C'est ce qui explique la célérité avec laquelle six policiers en tenue furent les premiers à arriver devant la ferme auberge. Un de leur collègue raconte la suite : « Les policiers requis par la famille et les proches à l'extérieur du bâtiment sont allés rapidement en direction de l'appartement se trouvant sous les combles où leurs enfants étaient restés à l'intérieur. Il était impossible de pénétrer par les accès normaux envahis par une épaisse fumée. Les policiers escaladaient le bâtiment et parvenus avec difficulté sur la toiture (Photo DDM/Chantal Longo) brisaient deux Velux pour tenter de pénétrer dans les pièces. L'intense et toxique fumée rendait difficile tout autant l'accès que la visibilité. Deux fonctionnaires tant bien que mal découvraient rapidement les deux jeunes enfants réfugiés derrière un placard de rangement inconscients et déjà plus qu'intoxiqués par les fumées. Ils procédaient à l'évacuation des deux victimes et assistés par leurs collègues démarraient immédiatement une tentative de réanimation avant que le relais ne soit pris par les pompiers et le SMUR 82. » Les cinq policiers fortement exposés et intoxiqués étaient transportés au CH de Montauban, puis dirigés dans la nuit vers le caisson hyperbare du CH Purpan d'où ils ressortaient hier matin, une fois tous les taux sanguins et respiratoires redevenus normaux. Mais profondément choqués par l'issue fatale de ce drame inique.
JEAN-PIERRE FRANÇOIS
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