Corneilla-del-Vercol
Pierre Jonquères d'Oriola (au centre) lors du titre de 1964.
C'est un monument du sport qui s'est éteint, hier matin à Corneilla-del-Vercol, dans les Pyrénées-Orientales. Double champion olympique, Pierre Jonquères d'Oriola aura marqué de son empreinte l'équitation française mais aussi internationale puisqu'il a été élu, en 2001, en marge des Mondiaux organisés à Séville, cavalier du XXe siècle. Rien de moins.
L'histoire de son deuxième titre olympique, en 1964 à Tokyo, est connue de presque tous. Surtout dans les Pyrénées-Orientales puisqu'il s'agit aujourd'hui encore de la dernière médaille d'or olympique décrochée par un sportif catalan.
Une médaille acquise lors du dernier jour de la compétition, quelques heures après la cérémonie de clôture des Jeux. Sur Lutteur B, il devenait le premier sportif à remporter une deuxième médaille d'or à 12 ans d'intervalle. Une médaille d'autant plus précieuse qu'elle fut la seule en or de la France lors de ces JO de Tokyo. Ce qui valu au Catalan tous les honneurs à commencer par de chaleureuses félicitations du Général de Gaulle.
Avant cela, Pierre Jonquères d'Oriola avait fait vibrer la France avec son cousin Christian d'Oriola, double champion olympique d'escrime et quadruple champion du monde. Les deux hommes furent sacrés champions olympiques la même semaine en 1952 à Helsinki.
"Un grand champion qui est resté simple"
Et pourtant, malgré les honneurs et un palmarès de grand champion, c'est un homme d'une grande simplicité qui, à son retour en Roussillon, a transmis sa passion à des générations de cavaliers. Un monde qui le pleure aujourd'hui. "On s'y attendait puisque le 17 juin pour la remise des trophées d'Oriola, il était trop fatigué mais il m'avait demandé de féliciter tout le monde. On perd un grand champion et un ami", déclarait ainsi hier Rosy Cotaina, présidente du comité des Pyrénées-Orientales d'équitation. "C'était un homme d'une incroyable modestie. Il était toujours d'accord pour venir récompenser les lauréats d'un challenge même modeste. Il le faisait avec plaisir."
"On ne l'a pas assez fêté"
Accessible, c'est aussi ce terme que choisit Elsa Romero pour décrire celui auquel elle a consacré un ouvrage, "Equitation naturelle", paru en 2008 aux Trabucayres. "Il était toujours simple, accessible. Il n'était pas donneur de leçon et si on savait l'écouter, il donnait de précieux conseils. Avec lui, la relation avec le cheval devait être la plus naturelle possible, sans artifice."
D'où la difficulté pour Pierre Jonquères d'Oriola à trouver un successeur à Ali Baba, cheval avec lequel il fut champion olympique en 1952. Ce successeur, il le trouvera en Lutteur B. "Il me parlait encore récemment de sa relation avec Lutteur avec émotion, les larmes aux yeux," se souvient Elsa Romero.
Des souvenirs, Jean Romans en a également de nombreux et marquants. Le président du comité départemental olympique des Pyrénées-Orientales (CDOS) a souvent croisé la route de Pierre Jonquères d'Oriola. "J'étais élève au lycée Arago lorsqu'il a été champion olympique en 1964. Je ne me passionnais pas pour l'équitation mais j'ai aimé ce sport à travers lui. Depuis que je suis président du CDOS, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. Il était toujours étonné qu'on l'honore de la sorte. Et encore, je trouve qu'on ne l'a pas assez fêté en France et dans le département alors qu'il était mondialement connu et respecté."
Son caractère trempé, sans doute, qui lui a valu de nombreuses querelles avec sa fédération.
Retiré depuis sa retraite sportive dans ses vignes, il laissera un grand vide dans le monde sportif catalan qui attend toujours son successeur sur les sommets olympiques.
L'histoire de son deuxième titre olympique, en 1964 à Tokyo, est connue de presque tous. Surtout dans les Pyrénées-Orientales puisqu'il s'agit aujourd'hui encore de la dernière médaille d'or olympique décrochée par un sportif catalan.
Une médaille acquise lors du dernier jour de la compétition, quelques heures après la cérémonie de clôture des Jeux. Sur Lutteur B, il devenait le premier sportif à remporter une deuxième médaille d'or à 12 ans d'intervalle. Une médaille d'autant plus précieuse qu'elle fut la seule en or de la France lors de ces JO de Tokyo. Ce qui valu au Catalan tous les honneurs à commencer par de chaleureuses félicitations du Général de Gaulle.
Avant cela, Pierre Jonquères d'Oriola avait fait vibrer la France avec son cousin Christian d'Oriola, double champion olympique d'escrime et quadruple champion du monde. Les deux hommes furent sacrés champions olympiques la même semaine en 1952 à Helsinki.
"Un grand champion qui est resté simple"
Et pourtant, malgré les honneurs et un palmarès de grand champion, c'est un homme d'une grande simplicité qui, à son retour en Roussillon, a transmis sa passion à des générations de cavaliers. Un monde qui le pleure aujourd'hui. "On s'y attendait puisque le 17 juin pour la remise des trophées d'Oriola, il était trop fatigué mais il m'avait demandé de féliciter tout le monde. On perd un grand champion et un ami", déclarait ainsi hier Rosy Cotaina, présidente du comité des Pyrénées-Orientales d'équitation. "C'était un homme d'une incroyable modestie. Il était toujours d'accord pour venir récompenser les lauréats d'un challenge même modeste. Il le faisait avec plaisir."
"On ne l'a pas assez fêté"
Accessible, c'est aussi ce terme que choisit Elsa Romero pour décrire celui auquel elle a consacré un ouvrage, "Equitation naturelle", paru en 2008 aux Trabucayres. "Il était toujours simple, accessible. Il n'était pas donneur de leçon et si on savait l'écouter, il donnait de précieux conseils. Avec lui, la relation avec le cheval devait être la plus naturelle possible, sans artifice."
D'où la difficulté pour Pierre Jonquères d'Oriola à trouver un successeur à Ali Baba, cheval avec lequel il fut champion olympique en 1952. Ce successeur, il le trouvera en Lutteur B. "Il me parlait encore récemment de sa relation avec Lutteur avec émotion, les larmes aux yeux," se souvient Elsa Romero.
Des souvenirs, Jean Romans en a également de nombreux et marquants. Le président du comité départemental olympique des Pyrénées-Orientales (CDOS) a souvent croisé la route de Pierre Jonquères d'Oriola. "J'étais élève au lycée Arago lorsqu'il a été champion olympique en 1964. Je ne me passionnais pas pour l'équitation mais j'ai aimé ce sport à travers lui. Depuis que je suis président du CDOS, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. Il était toujours étonné qu'on l'honore de la sorte. Et encore, je trouve qu'on ne l'a pas assez fêté en France et dans le département alors qu'il était mondialement connu et respecté."
Son caractère trempé, sans doute, qui lui a valu de nombreuses querelles avec sa fédération.
Retiré depuis sa retraite sportive dans ses vignes, il laissera un grand vide dans le monde sportif catalan qui attend toujours son successeur sur les sommets olympiques.