L'A340 d'Air France volait sans toutes ses vis
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Plus de peur que de mal : un airbus A340 de la compagnie Air France a dû être mobilisé mi-novembre aux États Unis, un mécanicien ayant constaté l'absence d'une trentaine de vis sur l'appareil. Trente vis sur une cinquantaine qui tenait un panneau de carénage de l'avion. Ont-elles été oubliées ? Ont-elles disparu en vol ? Pour connaître les circonstances de ce problème technique, Air France vient d'ouvrir une enquête interne. Mais déjà, les pilotes qui ont révélé l'affaire dans un bulletin syndical raillent le recours à la sous-traitance, effectuée en Chine. « Le résultat est toujours à la hauteur des ambitions de notre entreprise ! » ironisent-ils.
En effet, l'incident a été découvert à l'aéroport de Boston cinq jours après la sortie d'entretien de l'appareil des sites de Taeco, l'un des leaders mondiaux du grand entretien de gros-porteur, basé à Xiamen. Une sous-traitance qui n'est pas à l'abri d'erreurs, parfois grossières. Ainsi, l'an dernier, un Boeing 747-400 d'Air France avait été immobilisé suite à une visite en Chine. Certaines parois de l'avion avaient été repeintes avec de la peinture potentiellement inflammable. Dans le cas de cet A340, la présence de joint sur les vis a pu gêner les inspections, ce qui expliquerait les cinq jours entre la sortie d'usine et la constatation par les mécaniciens de Boston.
Après l'accident du vol Rio-Paris qui a fait 228 morts en 2009, Air France tient à dédramatiser l'incident : « A aucun moment, la sécurité des vols n'a été mise en jeu. Et l'avion n'a été immobilisé que quelques heures », a réagi un porte-parole de la compagnie, même si « cet incident est le premier de cet ordre ».
La partie de l'avion concerné par ce dévissage est un cache d'habillage situé entre l'aile et le fuselage, et baptisé le karman. Celui-ci « ne concerne pas une zone pressurisée », poursuit-il. « Comme il ne s'agit pas d'une pièce très lourde, et étant donné son emplacement, on peut supposer
[…] que si elle s'était détachée, elle serait partie avec le filet d'air ». Il n'empêche, le karman aurait tout aussi bien pu percuter une pièce maîtresse de l'avion, ou bien gêner le décollage d'un autre appareil, comme ce fut le cas pour le Concorde à Gonesse en 2000. À l'époque, un avion de Continental Airlines avait perdu une lamelle au décollage, quelques minutes avant le crash du supersonique.http://fr.kgbpeople.com/?ref=6afdc17