Les carnassiers du Lot suivis à la trace durant 5 ans
Le monde scientifique et celui de la pêche travaillent depuis 2007 sur la première étude conduite sur les poissons carnassiers du Lot. Les chercheurs ont suivi le brochet à la trace.
Ces deux mondes-là n'ont pas pour habitude de travailler ensemble. Les scientifiques et les pêcheurs lotois (la fédération départementale présidée par Patrick Ruffié et les associations locales) ont collaboré durant cinq ans pour réaliser la première étude sur les poissons carnassiers du Lot. Ce travail scientifique sans équivalent a pu être mené grâce à l'implication de partenaires, agence Adour Garonne, conseil général, conseil régional, fédération nationale de pêche, EDF.
Que deviennent des brochets de pisciculture déversés dans le milieu naturel ? C'est l'une des interrogations posées dans cette étude, au cours de laquelle des chercheurs d'Ecolab (laboratoire écologie fonctionnelle et environnement) de l'université Paul-Sabatier à Toulouse ont marqué ces poissons afin de suivre leur parcours de capture en recapture. «Depuis 2007, plus de 2 300 poissons ont fait l'objet d'un marquage», précise Patrice Jaubert, directeur de la fédération du Lot pour la pêche et responsable du programme d'étude avec Frédéric Santoul, enseignant chercheur à Ecolab.
Pour la première fois peut-être pour un temps aussi long, des espèces ont été observées jusque dans leur milieu grâce à la participation de plongeurs subaquatiques. Comme l'a indiqué Frédéric Santoul, hier, à l'espace des congrès de Cahors, de tous les carnassiers du Lot, les chercheurs se sont focalisés sur le brochet, espèce vulnérable. Leur périmètre de recherche s'est limité au bief de Cahors autour de neuf points de lâchers.
Près de cent pêcheurs sont devenus de précieux informateurs pour le laboratoire, appelant la fédération après chaque capture de brochet marqué et fournissant des éléments comme la taille de l'individu, la technique de pêche utilisée. Désormais, le carnassier n'a presque plus de secret pour les scientifiques. Ils connaissent son taux de croissance moyen, 19,4 cm par an ; ils savent tout de ses déplacements et des distances parcourues. On apprend dans l'étude que 8 % de ces brochets sont capturés là où ils ont été lâchés en rivière, que la moitié a été prise à moins de 900 m du point de déversement, que la capture la plus en aval a eu lieu à 14,7 km du point de lâcher et la plus en amont à 11,5 km. La cohabitation avec le silure ne produit pas pour le moment d'effets négatifs même si les deux espèces exploitent des ressources alimentaires proches. Le Lot est assez grand pour accueillir silure et brochet.
Des plongées pour suivre le silure
Bonne nouvelle pour ceux qui craignaient une colonisation des eaux du Lot par l'impressionnant silure : sur le secteur Cahors-Douelle, les observations en plongée ont montré que cette population de carnassiers se stabilisait, du moins à cet endroit. Les plongées subaquatiques ont aussi montré que l'espèce restait dans des zones ombragées, généralement à proximité des berges, se cachant au milieu des racines ou des embâcles, à une profondeur assez faible.
Le silure est présent dans les eaux du Lot depuis une quinzaine d'années. Il est à noter que lors du concours de Puy-l'Évêque, concours réservé aux carnassiers, 15 captures de silure ont été réalisées en 2012. Il n'y en avait eu que cinq en 2006. De même, lors de pêches électriques effectuées sur Cahors en 2007 et 2010, le nombre de prises avait régulièrement augmenté passant d'une en 2007 à 13, trois ans plus tard. Les plongées ont, d'autre part, permis d'observer un certain nombre d'individus entre 2008 et 2012, évoluant de 4 à 14. Stabilité d'un côté, expansion de l'autre ; heureusement, jusqu'à présent le silure ne fait pas d'ombre au brochet.
les carnassiers du Lot |
Ces deux mondes-là n'ont pas pour habitude de travailler ensemble. Les scientifiques et les pêcheurs lotois (la fédération départementale présidée par Patrick Ruffié et les associations locales) ont collaboré durant cinq ans pour réaliser la première étude sur les poissons carnassiers du Lot. Ce travail scientifique sans équivalent a pu être mené grâce à l'implication de partenaires, agence Adour Garonne, conseil général, conseil régional, fédération nationale de pêche, EDF.
Que deviennent des brochets de pisciculture déversés dans le milieu naturel ? C'est l'une des interrogations posées dans cette étude, au cours de laquelle des chercheurs d'Ecolab (laboratoire écologie fonctionnelle et environnement) de l'université Paul-Sabatier à Toulouse ont marqué ces poissons afin de suivre leur parcours de capture en recapture. «Depuis 2007, plus de 2 300 poissons ont fait l'objet d'un marquage», précise Patrice Jaubert, directeur de la fédération du Lot pour la pêche et responsable du programme d'étude avec Frédéric Santoul, enseignant chercheur à Ecolab.
Pour la première fois peut-être pour un temps aussi long, des espèces ont été observées jusque dans leur milieu grâce à la participation de plongeurs subaquatiques. Comme l'a indiqué Frédéric Santoul, hier, à l'espace des congrès de Cahors, de tous les carnassiers du Lot, les chercheurs se sont focalisés sur le brochet, espèce vulnérable. Leur périmètre de recherche s'est limité au bief de Cahors autour de neuf points de lâchers.
Près de cent pêcheurs sont devenus de précieux informateurs pour le laboratoire, appelant la fédération après chaque capture de brochet marqué et fournissant des éléments comme la taille de l'individu, la technique de pêche utilisée. Désormais, le carnassier n'a presque plus de secret pour les scientifiques. Ils connaissent son taux de croissance moyen, 19,4 cm par an ; ils savent tout de ses déplacements et des distances parcourues. On apprend dans l'étude que 8 % de ces brochets sont capturés là où ils ont été lâchés en rivière, que la moitié a été prise à moins de 900 m du point de déversement, que la capture la plus en aval a eu lieu à 14,7 km du point de lâcher et la plus en amont à 11,5 km. La cohabitation avec le silure ne produit pas pour le moment d'effets négatifs même si les deux espèces exploitent des ressources alimentaires proches. Le Lot est assez grand pour accueillir silure et brochet.
Des plongées pour suivre le silure
Bonne nouvelle pour ceux qui craignaient une colonisation des eaux du Lot par l'impressionnant silure : sur le secteur Cahors-Douelle, les observations en plongée ont montré que cette population de carnassiers se stabilisait, du moins à cet endroit. Les plongées subaquatiques ont aussi montré que l'espèce restait dans des zones ombragées, généralement à proximité des berges, se cachant au milieu des racines ou des embâcles, à une profondeur assez faible.
Le silure est présent dans les eaux du Lot depuis une quinzaine d'années. Il est à noter que lors du concours de Puy-l'Évêque, concours réservé aux carnassiers, 15 captures de silure ont été réalisées en 2012. Il n'y en avait eu que cinq en 2006. De même, lors de pêches électriques effectuées sur Cahors en 2007 et 2010, le nombre de prises avait régulièrement augmenté passant d'une en 2007 à 13, trois ans plus tard. Les plongées ont, d'autre part, permis d'observer un certain nombre d'individus entre 2008 et 2012, évoluant de 4 à 14. Stabilité d'un côté, expansion de l'autre ; heureusement, jusqu'à présent le silure ne fait pas d'ombre au brochet.