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dimanche 30 décembre 2012

La zone AOC Armagnac

Année déficitaire en armagnac: pourquoi?
+230 % sur le marché chinois
Le niveau de distillation 2012/2013 de vin blanc destiné à devenir de l'armagnac dépassera péniblement les 20 000 hectolitres alors «qu'il y avait de la place pour 27 000». Les producteurs ne veulent pas qu'on leur jette la pierre. Producteurs et négociants semblent condamnés à s'entendre.
Alors que les ventes d'armagnac sont florissantes, la campagne de distillation en cours ne concernera pas un volume supérieur à celui de la précédente. Autour de 21 000 hectolitres «à peine» alors que le BNIA (bureau national de l'interprofession armagnac) en souhaitait 27 000. Cet été (lire notre édition du 24 août), Pierre Tabarin le président du BNIA se félicitait de cette «flambée des ventes : plus 7,3 % en un an avec un +230 % sur le marché chinois. Dans ce contexte porteur, il appelait la filière armagnac à produire davantage. «L'interprofession estime à 27 000 hectos le volume de vin à distiller.» Quatre mois plus tard, il se confirme que le compte n'y est pas.

Ils négocient un prix rémunérateur pour le blanc à armagnac, soit au moins 50 € l'hecto

En cause, la «faible récolte nationale de vin blanc qui a offert aux producteurs des opportunités tarifaires». Producteurs qui ont donc eu «l'opportunité» de vendre leur vin plus cher pour satisfaire les besoins de la consommation courante que le prix qui leur était proposé pour le faire distiller… Producteur à Ramouzens et président de la section viticole de la FDSEA, Alain Lalanne est aussi membre du conseil d'administration du BNIA. Il ne veut donc pas tirer à hue et à dia mais affirme : «Ce qui se passe était écrit…».
Dès juillet, ajoute-t-il, la sonnette d'alarme a été tirée puisque «nulle part» (Espagne, Charente, Gascogne…) la récolte en blanc ne s'annonçait archiabondante. Mais surtout, «cela fait trois ans que nous demandons à négocier pour un accord sur le long terme». Négocier un prix rémunérateur pour le blanc à armagnac, «soit 50 € au minimum l'hectolitre et non plus «les 38 à 42 € l'hecto qui ne sont pas acceptables». Et d'ajouter que pour le blanc à cognac, ce «prix rémunérateur» oscille entre 60 et 70€.
Producteurs et négociants paraissent condamnés à s'entendre car dans un contexte de récolte à la baisse (incitation à l'arrachage, maladie de la vigne/esca…) et alors que la demande en armagnac «flambe», il serait pour le moins dommageable que l'armagnac manque structurellement du vin qui sert à le produire.
Pour produire les 27 000 hectos espérés, 300 000 hectos de blanc issu de la zone AOC armagnac étaient nécessaires. Or il s'y en est produit cinq fois plus. Malgré cela, l'objectif de 27 000 hectos sera très loin d'être atteint.

«ça se rattrape»

Alain Lalanne et Pierre Tabarin sont d'accord pour affirmer «qu'une année déficitaire» en production d'armagnac, ce n'est pas la fin du monde. Elle promet «un creux» dans les stocks des 5/6 ans à venir «mais ça peut se rattraper, dès l'an prochain pourquoi pas ?». Selon Alain Lalanne, le prix rémunérateur de 50 € minimum n'influerait que peu sur celui du produit fini. «5 % peut-être». Mais surtout, il mettrait à l'abri la filière d'un manque de matière première ce vin blanc à armagnac qui ne peut être issu que de vignes situées sur la zone d'AOC armagnac.
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