Petit déj'gascon
Portes ouvertes et petit-déjeuner gascon ce week-end chez les vignerons du Brulhois. La cave- coopérative a le vent en poupe. Le fruit d'efforts depuis cinq ans. Du blanc et du rouge donnent du rosé pour le mélange des couleurs et pas des cépages. Sans pointer vers le ciel deux doigts en forme de V pour victoire, Christian Guérin, le directeur de la cave coopérative du Brulhois, ne cache pas que les efforts consentis par les vignerons dans les vignes et par l'équipe commerciale dans les rayons commencent à porter leurs fruits. Pour ne parler que des chiffres, le chiffre d'affaires de la cave a bondi de 2,3 millions d'€ à 3,2 m€ en 5 ans. De quoi ajouter du beurre aux épinards et voir l'avenir en rose pour abuser sans consommation du cliché. Mais le baromètre, le mètre étalon de l'état de santé de l'AOC Brulhois, c'est aussi l'arrivée sur scène de nouveaux visages, et une tendance «à la replantation» du vignoble, 7 à 8 % de la surface totale. «Le revenu des viticulteurs est aussi en augmentation» explique Christian Guérin, prudent. L'export. Ces signes intérieurs de bonne santé seraient par définition invisibles s'ils ne se traduisaient pas par des efforts commerciaux parallèles. Là aussi, à l'export, les résultats économiques ont la rondeur d'un château-grand-chêne : + 35 % vers des pays comme le Japon, l'Allemagne, la Belgique. Et des perspectives de développement vers le Québec aidé par un référencement qui peut assurer les beaux jours du Brulhois chez les cousins au drôle d'accent. Comme le dit Christian Guérin encore, le fossé existait bien entre ce qui pouvait être fait par les vignerons et l'image renvoyée auprès du public de consommateurs. Pour tout dire «cette image n'était pas terrible. Nous avons vécu des années noires jusqu'en 2008.» À la force de ce poignet et de ces genoux qu'on plie à la vendange, cette cave coopérative (80 adhérents) auréolée de l'appellation d'origine contrôlée depuis 2001 a fait table rase du passé et regarde à l'est, là où se lève le soleil sur les vignes de Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Regarder à l'est, c'est aussi envisager l'avenir en faisant «bouger la gamme». Le dernier-né ne porte pas le nom d'un domaine ou d'un château mais celui des deux premières lettres de l'alphabet. B.A.BA version blanc doux, né en mars dernier. Il rejoint la gamme blanc sec, rosé et rouge (côtes-de-gascogne) lancée en 2010. 100 % gros manseng pour les spécialistes, le public peut le découvrir ce week-end à Donzac et à Layrac. Nouveautés encore avec un millésime 2 011 «haut de gamme» à venir pour les fêtes de fin d'année et plus loin encore, en 2014, «un effervescent. On recherche toujours la cohérence de la gamme. Les gens ont ainsi le choix». Un vigneron de la cave, Laurent Delpech, de Dunes, doit aussi y faire entrer son vin issu de vignes «bio» en cours de conversion.
Un millésime 2 011 haut de gamme |